Moislains. Fouille sur 8000 m², préalablement à l’aménagement du Canal Seine-Nord (Sabrina Sarrazin, Inrap, 2010).
*Quatre fosses dont une probable fosse d’extraction de limon sont disséminées sur l’ensemble de l’emprise. Elles ont livré de la céramisue de l’âge du Bronze.
*A La Tène D2, un établissement rural est matérialisé par un réseau fossoyé rectiligne présentant trois états successifs repartis dans un laps de temps très court. Le dernier correspond à un enclos à tendance curviligne d'environ 2,4 ha. Un bâtiment à quatre poteaux (6,25 m²), d'autres trous de poteaux et des fosses sont répartis dans et hors l’enceinte.
*Au cours de la période julio-claudienne, l'établissement se déplace vers le nord-est, tout en gardant l’orientation primitive. Localisé principalement en dehors de l'emprise fouillée, il est constitué, au sud, par un enclos quadrangulaire à doubles fossés et, à l’est et à l’ouest, par des fossés en chicane. Plusieurs fosses réparties le long des fossés de l’enclos pourraient-être les vestiges de constructions en matériaux périssables. L'abandon du site semble se situer au début du IIe siècle.
Au sud-ouest, le long du grand enclos laténien, une nécropole regroupe, sur environ 600 m², 14 incinérations quadrangulaires alignées. Elles s'échelonnent du début de l’époque augustéenne à Claude, peut-être jusqu’à Trajan pour l'une d'entre elles. Leur profondeur varie de 0,06 m à 0,50 m. Les restes humains (adultes et un enfant en bas âge) ont été déposés dans des urnes cinéraires en céramique (7 ex.) ou dans des contenants quadrangulaires aux parois rigides (3ex.). Ils sont fréquemment mélangés à de la faune brûlée ou à des objets de parure majoritairement en fer (5 fibules), en alliage cuivreux (2 fibules, miroir) ou en ambre (perle). Outre les urnes cinéraires, le mobilier recueilli consiste en 70 vases (de 2 à 11, le plus souvent de 4 à 6 par tombe) ne comprenant ni patère ni cruche à bec tréflé. Des éléments métalliques appartenant à des coffrets (poignées, clouterie, charnière ou crampon ) ont été recueillis dans plusieurs tombes. neuf sépultures ont livré un dépôt faunique (tête, mandibule ou côtes de porc)
Détail d'une incinération. Cl. Inrap
Source : T. Ben Redjeb, Carte Archéologique de la Gaule – Somme, à paraître